L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a publié ce 8 octobre 2020 un rapport traitant, notamment, de ses perspectives pour la demande en or noir dans les prochaines années. Alors qu’il avait toujours envisagé une croissance des besoins mondiaux en pétrole, le cartel a prédit, pour la première fois, une date à laquelle un pic devrait être atteint.
Vers un plafonnement des besoins en pétrole
La crise sanitaire du Covid-19 a bousculé nos économies entières, en ce compris l’industrie du pétrole qui a lourdement été affectée par cette situation inédite. Dans ce contexte, la croissance économique devrait être fortement ralentie dans les prochaines années : autour de 0,7 % par an jusqu’en 2025 dans les pays de l’OCDE, alors qu’elle était encore de 2,1 % avant l’arrivée du coronavirus.
Selon l’OPEP, les besoins en brut sont amenés à plafonner, à un peu moins de 110 millions de barils de pétrole par jour (Mbj) d’ici 2040. Bien que l’or noir devrait rester la principale source d’énergie d’ici 2045, en représentant 27,5 % du mix énergétique, l’OPEP envisage une réduction de la demande en pétrole des pays de l’OCDE de 13 millions de barils par jour par rapport à 2019. En Europe, plus particulièrement, cette diminution devrait être de l’ordre de 4,4 Mbj. À l’inverse, la demande des pays non-membres de l’OCDE devrait, elle, augmenter de 22,2 Mbj sur la même période. Près de la moitié de cette hausse viendra de l’Inde (+ 6,3 Mbj) et de la Chine (+ 4 Mbj).
De fortes divergences entre pays
Avant de parvenir à ce pic en 2040, nous devrions toutefois d’abord constater un effet de rattrapage post-Covid. La consommation de pétrole, qui a en effet aujourd’hui diminué de près de 10 millions de barils par jour par rapport à l’an dernier, devrait ainsi retrouver son niveau de 2019 en 2022. Elle devrait ensuite continuer à progresser globalement de 10 millions de barils jusqu’en 2030, avant de ralentir progressivement. L’OPEP reconnaît que la crise sanitaire aura, à long terme, un impact sur nos habitudes de vie et nos modes de consommation. Le télétravail et le développement des voitures électriques, notamment, devraient s’en trouver renforcés.
Il faut néanmoins noter des différences notables entres les pays de l’OCDE et les autres États. En effet, les besoins en pétrole dans les États membres de l’OCDE devraient atteindre un plateau dès 2022, avant de décroître à partir de 2025, déjà. La demande en pétrole mondiale devrait alors être compensée par les besoins des pays en développement qui vont continuer à croître dans les prochaines années, en raison de leur croissance économique et démographique.
Des secteurs porteurs
Enfin, certains secteurs d’activité porteront la production mondiale de pétrole. C’est le cas principalement de celui de la pétrochimie (+3,7 Mbj d’ici 2045), de l’aviation (+2,8 Mbj) et du transport routier (+2,6 Mbj). Représentant 43 % de la demande totale en pétrole, le domaine du transport routier devrait rester le plus grand consommateur.
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