Le 24 février dernier, les troupes russes envahissaient le territoire ukrainien pour une « opération militaire spéciale » qui est toujours en cours aujourd’hui. Comme vous l’avez constaté sur votre facture d’énergie, ce conflit aux portes de l’Europe a eu un impact considérable sur le cours du gaz, mais aussi du pétrole.
Nous vous expliquons pourquoi ces événements ont causé un tel chamboulement sur les marchés de l’énergie.
Un équilibre offre-demande déjà précaire
La hausse considérable des prix du mazout que subissent l’ensemble des ménages depuis quelques semaines est à remettre en perspective. En effet, avant même le conflit ukrainien, les prix étaient en hausse, et cela en raison d’un déséquilibre entre l’offre et la demande en pétrole au niveau mondial.
Comme vous le savez, c’est en effet le cours du pétrole qui détermine principalement le prix du mazout de chauffage. Et plus la demande est importante par rapport à l’offre, plus les prix augmentent. Or, depuis la fin de l’épisode le plus aigu de la crise du coronavirus, la demande en pétrole, au niveau mondial, est en hausse. Mais l’offre, elle, peine à suivre, l’OPEP+ n’ayant pas encore rouvert complètement ses vannes de production. Résultat : les prix ont eu tendance à augmenter au fil des semaines.
Le conflit en Ukraine renforce le déséquilibre
Le conflit en Ukraine a eu pour effet de renforcer les inquiétudes sur l’offre, et ce en raison de plusieurs éléments :
- les sanctions des pays occidentaux par rapport à la Russie ;
- la décision des États-Unis de ne plus importer de pétrole russe ;
- les interrogations de l’Europe par rapport à sa dépendance énergétique par rapport à la Russie et sa volonté de la limiter considérablement.
Priver le pétrole russe de tout accès au marché mondial renforce considérablement le déséquilibre entre offre et demande au niveau global. En 2019, la Russie était en effet le 2e producteur de pétrole au monde, derrière les États-Unis et juste devant l’Arabie saoudite.
Comment faire baisser le prix de la commande mazout de chauffage?
La difficulté de la situation actuelle est qu’elle ne pourra pas être réglée rapidement. Même en cas d’une fin de guerre rapide en Ukraine – qui paraît aujourd’hui improbable –, les conséquences de l’attaque russe seront durables. Il est en effet à parier que les pays occidentaux ne traiteront plus aussi facilement avec la Russie dans le futur et feront tout pour se passer de leurs énergies. Cela pourrait donc signifier la poursuite d’un déséquilibre important entre offre et demande.
Pour faire baisser le prix de la commande de mazout de chauffage, il faudrait réinjecter une quantité importante de pétrole sur le marché, comparable à celle produite par la Russie. A ce niveau, l’espoir pourrait venir d’Iran : un accord sur le nucléaire serait en effet imminent et permettrait aux Iraniens de voir levées les sanctions sur leurs exportations de pétrole. Si cela ne constituerait pas la panacée, cela permettrait au moins de faire baisser quelque peu la pression sur le marché pétrolier mondial…
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