Mardi dernier, le MV Ever Given, l'un des plus grands porte-conteneurs du monde, s'est échoué en plein cœur du canal de Suez. Des conditions météorologiques difficiles et une possible erreur humaine auraient fait dériver ce mastodonte de 220.000 tonnes et de 400 mètres de long. Résultat : le trafic maritime sur cet axe est, depuis, complètement à l’arrêt.
Du pétrole bloqué sur le canal de Suez
Le canal de Suez, qui a vu passer 19.000 navires l’an dernier, constitue l’une des routes commerciales les plus fréquentées. Environ 12 % du volume du commerce international et 30 % des cargos porte-conteneurs transitent par cette voie reliant l’Europe et l’Asie. Le blocage entrave donc la livraison d’un grand nombre de marchandises, y compris de pétrole.
Pour l’heure, quelque 400 bateaux et leur cargaison, dont des pétroliers, patientent donc au milieu ou l’entrée du canal, côté Méditerranée ou Mer Rouge. Cette situation peut-elle avoir un impact sur votre commande de mazout en Belgique ?
Le prix de la commande de mazout peu touché
À l’annonce de la catastrophe, la crainte d’une perturbation prolongée de l’approvisionnement en or noir a fait grimper les cours. Alors que les tarifs du brut connaissaient depuis la mi-mars une tendance à la baisse, ils ont enregistré, mercredi dernier, une hausse de près de 5,5 %. Vendredi, le prix d’une commande de mazout a à son tour légèrement augmenté.
Depuis, les tarifs du pétrole et du mazout se sont toutefois stabilisés. Évoluant désormais autour de 64 dollars le baril, le Brent de la mer du Nord n’a donc pas retrouvé le niveau qu’il atteignait il y a trois semaines (près de 70 dollars).
Avec un prix du gasoil de chauffage de 0,5517 euro le litre, le montant d’une commande de mazout reste toujours plus avantageux aujourd’hui qu’en début de mois. Ce lundi, une livraison de mazout de 2.000 litres vous coûte en effet 1.103,40 euros, soit 65,60 euros de moins que le 1er mars.
Peu de risque pour votre commande de mazout
Face à cette situation, la hausse des cours du pétrole devrait être limitée, tout comme le risque de manquer de mazout en Belgique.
Tout d’abord, parce que « seulement » 1,74 million de barils passent quotidiennement par le canal de Suez. La majeure partie du pétrole issu du Golfe et destiné à l’Europe transitent par l’oléoduc Sumed, qui traverse l’Égypte. Et il existe d’autres sources d’approvisionnement pour le continent européen et la Belgique.
Ensuite, car de nombreux navires ont été détournés par un itinéraire alternatif via le Cap de Bonne-Espérance. Celui-ci représente un détour de 9.000 kilomètres et une semaine de navigation supplémentaire, au moins, par rapport à un passage via le canal de Suez. Ce trajet entraîne donc une hausse des tarifs d'expédition, mais permet néanmoins de continuer à approvisionner le monde en marchandises diverses.
Par ailleurs, les stocks de brut semblent être suffisants en Europe. Et, alors que les beaux jours reviennent, les retards d’expédition devraient être atténués par une plus faible demande en pétrole et une moins grande quantité de commandes de mazout.
Enfin, dimanche, le MV Ever Given a commencé à bouger grâce au travail des équipes de sauvetage. Le navire a été remis dans la bonne direction et pratiquement renfloué, laissant entrevoir une réouverture prochaine du canal de Suez.